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Rayonnement et incidence du cancer à proximité de centrales nucléaires de l'Ontario de 1990 à 2008 (Étude RADICON)

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La Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) a terminé une étude innovatrice portant sur les populations vivant à proximité de trois centrales nucléaires en Ontario. L'objectif de l'étude Rayonnement et incidence du cancer à proximité de centrales nucléaires de l'Ontario de 1990 à 2008 (étude RADICON) était de mesurer les doses de rayonnement auxquelles est exposée la population résidant dans un rayon de 25 km autour des centrales nucléaires de Pickering, de Darlington et de Bruce, puis de comparer les cas de cancer chez ces personnes avec ceux de la population générale de l'Ontario de 1990 à 2008. L'étude a été réalisée grâce aux données du Registre canadien du cancer, du Registre du cancer de l'Ontario et du Recensement du Canada.

Voici la conclusion la plus importante de l'étude RADICON : rien n'indique l'existence de grappes de cas de leucémie infantile à proximité des trois centrales nucléaires ontariennes. Les taux d'incidence du cancer chez les enfants âgés de 0 à 4 ans et de 0 à 14 ans étaient semblables à ceux de la population générale située en Ontario.

Dans l'ensemble, pour tous les groupes d'âge, on n'a relevé aucune tendance persistante pouvant indiquer une incidence accrue du cancer autour des trois installations étudiées. Dans les collectivités examinées, certains types de cancer étaient plus nombreux que prévu, mais bon nombre d'entre eux étaient aussi plus faibles que prévu.

Ce type d'étude ne permet pas de déterminer les causes du cancer, mais il est peu probable que le surcroît de cancers (nombre de cas supérieur à celui attendu en Ontario) soit attribuable au rayonnement. Les doses de rayonnement émanant des centrales nucléaires que les membres de la population reçoivent sont extrêmement faibles, soit au moins 100 à 1 000 fois plus faibles que le rayonnement naturel et les limites de dose établies pour la population. Par conséquent, ces doses représentent un facteur de risque mineur si on les compare à la fréquence élevée des facteurs de risque graves comme le tabagisme, une mauvaise alimentation, l'obésité et l'inactivité physique, qui sont pourtant à l'origine d'environ 60 % de tous les décès par cancer dans les pays développés. En Ontario, ces facteurs de risque constituent des sources de préoccupation en santé publique, notamment dans les collectivités situées aux abords des centrales nucléaires. Étant donné ces facteurs, les connaissances scientifiques actuelles sur le risque attribuable au rayonnement et les doses infimes reçues par la population, il n'y a pas lieu d'attribuer les cas de cancer en excès décelés dans ces collectivités aux doses de rayonnement émises par les centrales nucléaires.

La principale force de l'étude RADICON réside dans l'utilisation de données précises sur les doses émises par les rejets radioactifs reçues par la population vivant à proximité de chacune des centrales nucléaires et le recours à des données de surveillance de l'environnement. Dans le cadre de cette étude, les données recueillies dans le cadre de cette étude comprenaient les pics d'émission. Cette méthode est supérieure à celle employée dans des études épidémiologiques récentes sur le cancer infantile dans lesquelles on a choisi la distance par rapport à la centrale comme substitut à la dose de rayonnement. Les doses quantifiées le plus près des centrales n'étaient pas toujours plus élevées que celles mesurées plus loin. De nombreux facteurs ont une influence sur les doses reçues par la population en raison de l'exploitation d'une centrale, notamment la direction des vents dominants et les caractéristiques liées au mode de vie (c.-à-d. l'alimentation et les habitudes de vie) des collectivités environnantes. La distance n'est donc pas un bon paramètre substitut de la dose.

En conclusion, les doses de rayonnement reçues par la population en raison de l'exploitation des centrales étaient de 100 à 1 000 fois inférieures au rayonnement naturel. Ainsi, il n'y a aucune preuve venant confirmer l'existence de grappes de cas de leucémie chez les enfants vivant à proximité de ces trois centrales nucléaires. Dans tous les groupes d'âge, les cas de cancer se situaient dans les limites de la variation naturelle. Par conséquent, le rayonnement ne peut expliquer de façon plausible les cas de cancer en excès observés dans un rayon de 25 km autour d'une centrale nucléaire de l'Ontario.

Lire l'article technique dans le Journal of Environmental Protection (en anglais seulement). Consultez le volume 9, 2013.

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